Ces trois estampes, chefs-d’oeuvre de l’estampe aborigène, forment le testament artistique de Eubena Nampitjin. De l’eau à la terre et jusqu’au ciel, elles dessinent le cycle atemporel du désert. Pluie fertile, spinifex sculptural et noble soleil, toujours renouvelés.
La réalisation de ces pièces essentielles nécessita, phénomène commun aux grands projets de printmaking aborigène, de long allers-retours entre l’université de Darwin, siège de Nothern Editions, et la communauté de Balgo Hills, par delà la Tanami Track.
Les épreuves ne revinrent au centre d’art qu’après la mort de Eubena. Sa fille, l’artiste Jane Gimme, fit le choix courageux d’apposer sa propre signature au bas de chacun des tirages, par respect pour sa mère disparue.
Convention héritée de la Belle-épreuve théorisée notamment en France à la fin du XIXème siècle, la signature sonne comme une redondance, dans une culture où la part de Rêve engage et désigne l’artiste qui en est le gardien. Ici, elle se fait la marque d’une parole plastique qui jamais ne s’éteint.
Le certificat qui accompagne chaque gravure atteste de sa pleine appartenance à l’œuvre de Eubena Namptitjin.