Dans les collines du Kimberley, au nord ouest de l’Australie, entre baobabs et chevaux sauvages, se développe un style monumental connu sous le nom d’école de Warmun. Peintes à l’ocre naturel, collecté par les membres de la communauté, ces oeuvres déploient en majesté leurs larges applats minimalistes, racontant en abime le Ngarrangarrni, le Temps du Rêve, dans la matité de leurs surfaces. Ici plus qu’ailleurs l’espace s’étire, les formes se modèlent, la toile se fait sculture. Restent les points, les traces, pas, êtres, toute la vie qui s’anime, dans la scansion radicale du signe.